Je ne sais pas si c’est l’âge qui fait ça, mais mon fils de 5 ans et demi (à cet âge, ça compte beaucoup les demis) pose énormément de questions et ceci à longueur de journée. Il pose des questions sur tout : sur ce qu’il voit, ce qu’il entend, ce qu’il apprend. Il pose des questions dont il connait déjà les réponses, sans doute pour se rassurer sur sa propre connaissance. Mais parfois, il nous désarçonne et nous met face à nos propres lacunes (allez expliquer un schéma électrique à un enfant de cet âge). Si on prend la plupart du temps la peine de chercher la réponse avec lui, durant les congés de Noël, il m’a laissé fort dépourvue en me demandant « Dis maman, à quoi on sert ? »…
Le questionnement des enfants
J’aurais dû le voir (ou plutôt l’entendre) venir puisque quelques secondes auparavant, il m’avait demandé pourquoi il se passait plein de choses dans la vie. Pourtant, je n’étais pas préparée à répondre à ce genre d’interrogation plutôt profonde. En tout cas, pas si tôt !
J’essaye toujours d’anticiper un maximum les questions qui pourraient surgir pour pouvoir faire face avec le plus de naturel possible. Quand on lui a, par exemple, annoncé qu’il allait avoir un petit frère, j’étais assez prête à lui donner des explications simples mais claires sur comment le bébé était arrivé dans mon ventre, comment il allait s’y développer et en sortir.
Nous essayons toujours de lui apporter des réponses ludiques et didactiques quand il nous parle du ce qui l’entoure et de ce qui l’intéresse. On a donc développé ces derniers mois une certaine connaissance sur les dinosaures, l’espace, les volcans ou encore le chocolat (ça, c’est à cause du travail de son papa). C’est assez chouette parce qu’on en profite pour lire de nouveaux livres, tester de nouvelles expériences ou faire des activités en famille. Ensemble, nous découvrons, nous apprenons et nous discutons.
Quand il pose des questions plus angoissantes sur la maladie ou la mort, nous essayons d’être les plus honnêtes et rassurants possible. Dans ces cas-là, on l’aide surtout à trouver des réponses qui lui conviennent, qui lui semblent logiques et dont il peut se satisfaire pour continuer sa voie, le plus sereinement possible.
Bref, on passe un temps fou à répondre à ses questions et, si parfois ça nous fatigue un peu en toute franchise, on finit toujours par trouver ensemble une réponse qui tienne la route jusqu’à la prochaine…
Le sens de la vie
Sauf que la semaine dernière, au beau milieu des congés scolaires et alors que j’étais en plein repassage, il est arrivé avec cette question, ce petit bout de phrase qui m’a complètement déconcertée. Après un long moment de silence (comprenez de bouche ouverte comme un poisson hors de l’eau), j’ai seulement été capable de lui répondre « pour prendre soin les uns des autres ».
C’est tout ce qui m’est venu à l’esprit sur le moment, tout ce que j’ai été capable de faire sortir de ma tête. Je n’étais même pas convaincue moi-même de ce que je disais… Est-ce suffisant ? Non, évidemment. Et depuis, je retourne sans cesse cette phrase dans mon esprit parce que, si je suis si dépourvue, c’est que je dois avouer que je ne connais pas du tout la réponse à cette question.
A la recherche d’une réponse
Le problème, c’est que même si je trouve des bribes de réponses en me torturant les méninges, je ne suis jamais satisfaite de leur teneur. Dois-je lui parler de religion ? D’évolution biologique ? De survie de l’espèce ? Aucune de ces pistes ne semble convenir à notre philosophie de famille et à l’idée que je veux lui transmettre…
Au bout d’une petite semaine de réflexion intense, j’ai trouvé trois idées à creuser :
On vit pour trouver la réponse à cette question
C’est un peu le serpent qui se mord la queue cette histoire. En fait, on vivrait pour chercher et trouver la réponse à cette question en parcourant notre propre chemin et en faisant nos propres expériences. Bref l’idée, c’est qu’on trouve la réponse à la fin de l’histoire. Si ça peut sembler plausible, je trouve cette réponse creuse. Il manque quelque chose, un soupçon de sel, de pétillant. Et d’altruisme.
On vit pour grandir et faire grandir
Une autre piste serait de lui expliquer que l’on vit pour grandir, apprendre, évoluer et aider les autres à faire de même. J’aime bien l’idée que nous sommes là pour accompagner les autres dans leur cheminement. La dimension humaine est importante pour moi, comme celle de l’évolution.
On vit pour apporter quelque chose au monde
Parce qu’on est unique, que nous avons chacun nos talents, nous vivons pour enrichir le monde de notre individualité, lui apporter notre petite touche personnelle. Certains apportent beaucoup au monde (les scientifiques, les artistes,…) et d’autres apportent des éléments plus discrets, mais néanmoins nécessaires, essentiels. À nous de découvrir ce que nous pouvons apporter de mieux au monde.
De ces trois pistes de réflexion, c’est la dernière qui me semble sonner la plus juste. Je dois encore un peu la creuser, la retourner, mais je l’aime beaucoup. Cela dit, je suis consciente qu’il n’y a pas une réponse unique à cette question et que mes réponses peuvent ne pas convenir à tout le monde. C’est pourquoi, j’aimerais ouvrir le débat avec vous…
Et vous, quelle serait votre réponse à cette question ?
En réfléchissant à ces réponses, je me suis dit que vous devriez avoir vos visions différentes à partager. Alors à votre tour :
- Quelle réponse donneriez-vous à un enfant qui vous poserait cette question ?
- Est-ce que vous vous sentiriez à l’aise avec une réponse plutôt qu’une autre ?
- Et sinon, vos enfants vous ont-ils déjà posé une question difficile comme celle-ci ?
J’attends vos idées et votre propre expérience sur le sujet pour m’aider à y voir plus clair…
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11 commentaires
Question très difficile! Surtout pour les adultes, d’ailleurs! En bonne épicurienne que je suis, je dirais, qu’on est là pour profiter, manger, aimer, accompagner (comme tu dis si bien), rire, jouer, se balader, écouter de la musique…
Je sens que c’est une question qui va me suivre toute la journée ^^
Oui, super difficile, parce qu’en plus elle te met face à tes propres questionnements et tes doutes.
J’aime bien ta définition, elle me correspondrait aussi beaucoup 😀
Je te confirme que c’est une question d’âge. Le mien aussi posait plein de questions à 5-6 ans (maintenant il en a 7 et ça se calme un peu ;-))
Moi à cette question, je répondrais: pour prendre soin de la Terre, pour assurer sa survie, et ça passe par le fait de prendre soin de son prochain, et aussi en faisant des choses bien pour sa sauvegarde… Bon, c’est peut-être un peu mon côté écolo qui parle mais il y a l’aspect animal et humain aussi.
Pas simple en tout cas, c’est clair… 😉
Je me demande à combien de questions je vais donc devoir répondre jusqu’à ce que ça se calme alors… 😉
J’aime beaucoup aussi ta réponse, elle me parle. Je ne suis pas encore assez engagée dans une démarche écologique (on fait attention à plusieurs choses, comme le tri des déchets ou l’utilisation de certains produits ménagers naturels), mais je trouve que ton raisonnement est vraiment juste et logique. Hop, il va venir enrichir mon dialogue avec lui !
Ma fille aura bientôt 6 ans et les questions pleuvent aussi chez nous.
Ma réponse serait « toi, qu’en penses-tu ? » ça nous permettrait de discuter plutôt que ce soit toujours l’enfant qui demande et le parent qui explique.
J’ai grandi en me disant que ma mère savait tout sur tout et finalement c’était l’angoisse ! Au final, en grandissant, j’aurai eu vraiment besoin qu’elle me dise bien souvent un bon et sincère « je ne sais pas » et qu’on puisse parler ensemble.
Discuter permet de faire cheminer sa réflexion, d’exprimer sa pensée et de se nourrir de la réflexion de l’autre.
Vous demandez l’avis des lecteurs de votre blog, pourquoi ne pas demander celui de votre fils ? Il a peut-être (certainement) une idée sur la question ! A 5 ans, nos enfants ont beaucoup plus de sagesse et de philosophie que nous l’imaginons !
Bonjour Lucie, tout d’abord merci de ton commentaire et de ta participation au débat.
Le retournement de la question est quelque chose que nous utilisons déjà dans les situation où la question est concrète, quand elle concerne des choses courantes. Je pense en effet comme toi que rien ne vaut l’éveil à la curiosité et à la recherche de la réponse par soi-même ou ensemble. Par contre, j’ai déjà constaté que ce mode de fonctionnement frustrait énormément mon fils quand il a besoin d’une réponse à une question plus difficile, plus émotionnelle pour lui. Je pense qu’il se tourne vers nous aussi en toute confiance quand quelque chose l’inquiète et c’était le cas ici.
Moi je répondrai la première mais je n’ai que 11 ans donc plus tard peut-être que j’en répondrai une autre
Bonjour Clarisse, c’est très chouette pour nous de lire ton avis. Même si tu n’as que onze ans comme tu dis, il compte autant qu’un autre pour nous. Peut-être même plus car, justement, on parlait de ce que les « enfants » pensent et comprennent.
On t’embrasse !
Pourquoi ne pas lui parler simplement d’amour ? Si je peux me permettre d’entrer dans un débat de jeunes mamans avec mon experience de soixantenaire, mère et grand-mère, je pense que nous servons à donner et à recevoir de l’amour parce qu’au final, sans amour, il n’y a pas de vie, pas d’espoir, pas de monde. C’est l’amour de nos parents qui nous structure, l’amour de notre homme qui nous dynamise, l’amour de nos enfants qui nous fait grandir et évoluer.
Bonjour Coukie, merci pour ce joli partage d’expérience. C’est très chouette, car on a eu des avis de très jeunes et d’un peu moins jeunes 🙂
Je ne suis pas étonnée de lire votre vision des choses, je reconnais les valeurs qui sont importantes pour Laurélie <3
Vous avez sans aucun doute raison et j'essayerai de m'en souvenir chaque jour.
C’est la question que tout le monde se pose au moins une fois dans sa vie.
Le courage et la lucidité est de se la reposer sans cesse.
Moi c’est régulièrement que je tourne autour. Surtout depuis que je travaille sur le réchauffement climatique.
Je me dis suis je un extracteur des ressources et un élévateur de conscience ?